Exit dans l'année de la culture

Tandis que le Luxembourg s'en donnait à coeur joie pendant l'année du cerf bleu, une institution culturelle vieille de 40ans fit discrètement ses adieux, à savoir le Jazzclubluxembourg qui non seulement a présenté de grands noms - ne citons que Charles Mingus, Toots  Thielmans, Jan Garbarek- mais a également offert à beaucoup de jeunes musiciens, luxembourgeois ou étrangers, la chance de se
faire connaître. Certains d'entre eux (Philip Catherine, Paolo Fresu, p.ex.) en profitèrent pour catalyser leurs carrières. Parmi les quelque 500 concerts organisés ont toujours figuré d'excellents musiciens, de grandes vedettes mais également de jeunes formations dynamiques qui s’ offraient au Melusina (ou ailleurs) de longues improvisations devant un public à l'esprit ouvert.

Malgré tout cela le Jazzclub a cessé ses activités.

Pourquoi?

Au cours des dernières années, le travail au sein du comité est devenu de plus en plus frustrant. Une raison en était fut le problème des subsides. Il est vrai que depuis quelques années, des subsides nous étaient accordés par le Ministère de la Culture, mais ceci d'une manière plus que condescendante.

Une autre raison est le manque de public. En effet, depuis l'ouverture de la Philharmonie, le public du Jazzclub a diminué de moitié. Il est vrai que dans la programmation de la Philharmonie qui monopolise de plus en plus l'offre en concerts de jazz, figurent des affiches intéressantes, parfois aux dépens d'autres organisateurs de spectacles. Ainsi la Philharmonie avec ses grands moyens financiers n’a pas hésité à prendre sous contrat des musiciens déjà engagés par le Jazzclub.

Le Jazzclub fut ainsi amené à présenter des concerts avec des formations de grande qualité, certes, mais moins connues, et  avec un nombre de spectateurs en chute libre et avec la perspective d’une faillite certaine à moyen terme.

Quelles en seront les conséquences?

Les musiciens encore peu connus auront de la peine à se mettre en valeur à l'avenir. Pendant longtemps les organisateurs « modestes » servaient de tremplin à maintes formations prometteuses, ce substrat fait maintenant défaut. Beaucoup de musiciens de jazz encore inconnus vont suivre l'exemple américain, à savoir se produire afin de survivre pour des gages ridicules dans des lobbys d'hôtels, restaurants ou bars. D'un autre côté, quelques rares vedettes auront le plaisir de donner des concerts de gala en un endroit hautement subventionné par l'Etat. En d'autres mots, la «classe moyenne » n'existe plus.

Afin de conserver au Luxembourg toute la palette culturelle qu’une capitale européenne multiculturelle se doit d’offrir, les subventions culturelles accordées par l'Etat en faveur de la musique soi-disant populaire devront être réorganisées. Sinon l'année de la culture 2007 risque de demeurer l'année pendant laquelle le jazz « modeste », mais prometteur aura disparu au Grand-Duché.

Jazzclubluxembourg a.s.b.l.

Exitus im Kulturjahr

Luxemburg schwelgte im blauen Kultur-Hirsch, und klammheimlich verabschiedete sich eine kulturelle Institution, die 40 Jahre Bestand hatte, große Namen wie Charles Mingus, Toots Thielemans, Jan Garbarek... hat der Jazzclubluxembourg ins Land geholt, aber auch jungen Musikern aus Luxemburg und anderen Ländern ein Podium geboten. Einigen, wie z.B. Philip Catherine, Paolo Fresu..., hat er ein Stück auf der Treppe weiter nach oben geholfen. Bei den rund 500 Konzerten waren bis zuletzt großartige Musiker dabei – und dies waren nicht nur die mit großen Namen, sondern oft auch die kleinen, jungen, frischen Bands, die sich längere Improvisationen erlaubten und im Melusina ein dafür offenes Publikum fanden.

Trotzdem stellt der Jazzclub seine Aktivitäten ein.

Warum?

Vor allem wurde die Arbeit im Komitee in den letzten Jahren immer frustrierender. Ein Grund war der Kampf um Zuschüsse. Zwar wurden sie seit einigen Jahren vom Kulturministerium gewährt, aber teilweise mit ausgesprochen herablassender Haltung.

Dann der Einbruch beim Publikum, seit der Eröffnung der Philharmonie halbierte sich die Zahl der Konzertbesucher des Jazzclubs. Zugegebenermaßen sind im Programm der Philharmonie, die beim Jazz zunehmend zum Monopolanbieter wird, interessante Namen enthalten. Dies geschieht auch mal zu Lasten anderer Veranstalter. So scheute die Philharmonie mit ihrem Etat, sich nicht, auch schon mal vom Jazzclub engagierte Musiker abzuwerben.

Für den Jazzclub blieben die Konzerte mit kleinen, durchaus feinen Bands, mit frustrierenden Zuschauerzahlen und der mittelfristig sichere Weg in die Pleite.

Was werden die Folgen sein?

Noch wenig bekannte Musiker werden es in Zukunft schwer haben, sich einen Namen zu machen. Während kleine Veranstalter lange Zeit als Sprungbrett für viel versprechende Bands dienten, fällt dieser Nährboden weg. Das Gros unbekannter Jazz-Musiker wird künftig gezwungen sein, nach US-Vorbild für „ein Apel und ein Ei“ in Hotel-Lobbys oder Ess- und Trinklokalen aufzutreten, um zu überleben. Andererseits kommt eine kleine Zahl anerkannter Größen in den Genuss, als Konzertereignis im staatlich subventionierten Kulturbetrieb aufzutreten. Mit anderen Worten, die Mittelklasse bricht weg.

Wenn in Luxemburg die künstlerische Vielfalt, die eine europäische multikulturelle Hauptstadt anbieten müsste, erhalten bleiben soll, muss die öffentliche Kulturförderung von so genannter nicht-ernster Musik überdacht werden. Andernfalls bleibt das Kulturjahr 2007 jenes Jahr, in dem der kleine feine, aber vielversprechende  Jazz aus dem Luxemburger Kulturangebot verschwunden ist.

Jazzclubluxembourg a.s.b.l.

Mise à jour: 20.02.2008
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